I. LA RÉFORME PROTESTANTE

(1) Les idées de Jean Hus condamnées concile de Constance (1414)

  • Au concile de Constance réuni par Jean XXIII * à la demande de l’empereur, il est question du schisme provoqué par les idées réformatrices. Et notamment de l’action de Jan Hus (excommunié en 1410) **, prêtre et réformateur tchèque (la Bohême fait partie de l’empire). Jan Hus dénonçait les abus de l’Eglise, condamnant l’avidité des ecclésiastiques, leur hypocrisie, leur débauche. A ses yeux, la vente des indulgences était de l’extorsion. Il prêchait à ses ouailles de ne pas se fier au pape, ni aux saints, ni à la Vierge, mais à Dieu seul. Il prêchait qu’en matière de doctrine seules les Saintes Ecritures étaient l’autorité suprême. Il soutenait que l’Etat avait le droit, et même le devoir, de contrôler l’Eglise. Les laïcs pouvaient et devaient donc juger leurs chefs spirituels. Il affirmait que la papauté était une institution humaine, et que le mot « pape » n’existait pas dans la Bible.

(2) La réforme en Allemagne : Luther

On appelle Réforme le mouvement religieux qui poussa, au XVIème siècle, un certain nombre de catholiques à se séparer de l’Église romaine et à fonder, en face d’elle, ce qu’on désigne sous le mot de protestantisme.

Dans un premier temps, il ne s’agit pas pour les réformateurs de créer une religion nouvelle. Ils affirment cependant que les papes et les conciles se sont écartés de l’enseignement du Christ et des Apôtres, ils se donnent pour tâche de rétablir cet enseignement.

  • Martin Luther est un moine allemand au début du XVIème siècle. Il est aussi professeur de théologie à l’université de Wittenberg en Saxe. Luther adopte une doctrine très différente de celle de l’Église sur la question du salut. Alors que l’Église défend le principe que l’homme peut gagner son salut par ses bonnes œuvres et son mérite, pour Luther l’homme, nécessairement pécheur, ne saurait avoir aucune responsabilité dans son salut. Pour Luther, le salut est l’œuvre de Dieu seul.
  • Après 1517, Luther en vint à rejeter officiellement la Tradition et à affirmer que la Bible était la seule autorité en matière de foi. Ses écrits furent condamnés par le pape. Loin de se soumettre, Luther jeta la bulle au feu devant ses étudiants. Il fut excommunié en 1520.
  • Quelques mois plus tard, Luther fut condamné par l’empereur Charles Quint. IL fut convoqué devant la diète à Worms et sommé de se rétracter. Il s’y refusa et fut mis au ban de l’empire en 1521 : c’est-à-dire mis hors la loi, n’importe qui avait droit de le tuer. Pour le sauver l’électeur de Saxe le cacha au château de Wartburg. Luther y resta un an et traduisit le Nouveau Testament. Cette traduction eut un immense succès dans toute l’Allemagne.
  • Quand Luther sortit du château de Wartburg en 1522, il trouva l’Allemagne en pleine effervescence. Ses doctrines, qu’on nomme le luthéranisme s’étaient répandues dans tout l’Empire. Les électeurs du Palatinat, de Saxe, de Brandebourg, le landgrave de Hesse, de même que les conseils municipaux de nombreuses « villes libres » se convertirent au luthéranisme.
  • Luther précisa sa doctrine dans la Confession d’Augsbourg (1530). Elle avait été rédigée par son ami, le jeune humaniste Mélanchthon.
  • Luther organisa le culte. Le service religieux la lecture de quelques passages de la Bible, la récitation de prières, le sermon, le chant des psaumes et des cantiques. Le latin, que la plupart des fidèles ne comprenaient pas, fut partout remplacé par l’allemand. Il n’y eut plus que deux sacrements au lieu de sept : le Baptême et la Cène (ou la Communion). Dans le sacrement de la communion, on distribua aux fidèles non seulement le pain, mais aussi le vin, comme on l’avait fait dans les premiers temps du christianisme. Luther rejeta les vœux monastiques et le célibat des prêtres. Lui-même sa maria en 1525 avec une ancienne religieuse.
  • Luther plaça son Église sous la dépendance étroite des souverains qui s’étaient convertis au luthéranisme. Les pasteurs furent nommés par l’État.

Charles Quint et le luthéranisme

  • En 1526, Charles Quint reconnut le droit aux États de régler la question religieuse. Quand en 1529, Charles Quint voulut abroger son édit de 1526 plusieurs princes protestèrent d’où le nom de protestants donné aux partisans de la Réforme.
  • L’empereur en convoquant une diète à Augsbourg (1530) tenta sincèrement de réconcilier les luthériens et les catholiques. A la diète d’Augsbourg, les deux adversaires restèrent sur leur position. Dès lors, Charles Quint décida de recourir à la force pour rétablir le culte catholique dans toute l’Allemagne. Immédiatement, les princes luthériens formèrent entre eux une ligue et appelèrent à l’aide François Ier (1531). Charles Quint prit l’offensive en 1546 et infligea aux Luthériens une défaite à Muhlberg en Saxe (1547). Les princes continuèrent la guerre, à leur appel Henri II s’empara des Trois Evêchés. La paix d’Augsbourg fut signée avec les princes allemands en 1555.
  • Avec la paix d’Augsbourg, les princes et villes libres de l’Empire se firent reconnaître le droit d’être à leur gré catholiques ou luthériens. Il y eut officiellement deux Allemagnes, l’une catholique, l’autre protestante.

(3) La Réforme à Genève et en France. Calvin.

Jean Calvin est né en 1509. Aux universités d’Orléans et de Bourges où il étudia le droit, il apprit à connaître les idées de Luther, et dès 1533 il rompt avec le catholicisme.

  • En 1536, il publie L’Institution de la Religion chrétienne où l’influence des doctrines luthériennes était très nette. En 1541, Calvin s’installe à Genève. Calvin y fut le pasteur d’une petite communauté de protestants français qui avaient fui les persécutions.
  • Des Églises calvinistes se fondèrent aux Pays-Bas, en Hongrie, dans l’Allemagne occidentale, en Suisse, en Écosse. C’est surtout en France que le calvinisme se répandit.

Les progrès du calvinisme en France

Dès les premières années de son règne, François Ier subit fortement l’influence des catholiques intransigeants et se montra disposé à sévir contre les hérétiques. La répression se fit plus dure sous Henri II, prince autoritaire qui voyait dans les protestants à la fois des hérétiques et des rebelles.

  • Avec Henri II, la persécution des protestants devint méthodique, marquée par l’édit de Compiègne (1557). Ces rigueurs n’empêchèrent pas la Réforme de se répandre dans toutes les régions du royaume, surtout dans les villes.
  • Beaucoup de membres de la haute bourgeoisie et de la noblesse passèrent au calvinisme (2000 nobles) dont l’amiral de Coligny. Dans la famille même du roi, Antoine de Bourbon, roi de Navarre, sa femme Jeanne d’Albret (fille de Marguerite de Navarre), son frère Louis de Condé abandonnèrent le catholicisme.
  • En 1559, les Églises protestantes de France se fédérèrent et adoptèrent une confession de foi rédigée par Calvin. Les progrès de la Réforme en France poussèrent le roi Henri II à signer la paix avec l’Espagne au traité du Cateau-Cambrésis. Le roi mourut en 1559 lorsqu’il entamait une lutte à mort contre la Réforme.

II. LA RÉFORME CATHOLIQUE

(1) L’Église face à la Réforme

Vers 1560, le catholicisme semblait vaincu dans une grande partie de l’Europe (Ecosse, Angleterre, États scandinaves perdus ; la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas l’étaient à moitié ; la France était gagnée par la Réforme…). Les progrès de la Réforme s’expliquent par la faible résistance que l’Église catholique lui avait opposée. Les papes ne semblaient pas avoir eu conscience du danger dans un premier temps : Clément VII (1525-1534), un Médicis, était surtout un pape politique, un mécène ami des artistes et des arts. Paul III (1534-1549) avait d’abord désiré, à l’instar de Charles Quint, trouver un terrain d’entente entre catholiques et protestants pour mettre fin au schisme.

Un triple tâche s’imposait à l’Église :

  • Réaffirmer le dogme ;
  • Opérer la réforme des abus que les catholiques exigeaient depuis longtemps ;
  • Rétablir le catholicisme dans les territoires où il avait été chassés.

=> La Contre-Réforme commença en 1540.

  • Paul III confirma les statuts de la Compagnie de Jésus fondée par Ignace de Loyola ; il réorganisa l’Inquisition ; et réunit le Concile de Trente.
  • En Europe, les Jésuites visèrent à étendre leur influence sur la haute bourgeoisie, la noblesse et les princes. Par la prédication et la confession, ils agirent auprès des souverains pour leur faire prendre des mesures favorables à leur ordre, à la Papauté et au catholicisme. Educateurs, ils donnèrent dans leurs collèges un excellent enseignement secondaire ; ils y attirèrent les enfants des classes riches. Par ces moyens, ils parvinrent à faire reculer le protestantisme en Belgique, dans les pays rhénans, en Bavière, en Autriche, en Pologne.
  • Hors d’Europe, les Jésuites se montrèrent ardents missionnaires. Proche d’Ignace de Loyola, Saint François Xavier s’embarqua dès 1541 pour prêcher le christianisme en Inde, et en Extrême-Orient. D’autres Jésuites évangélisèrent le Brésil et le Congo.

(2) L’œuvre du Concile de Trente

Le Concile de Trente fut réuni de 1545 à 1563 mais fut interrompu à plusieurs reprises.

  • Sous la pression des Jésuites, le Concile de Trente maintint toutes les croyances rejetées par les protestants. Il affirma la nécessité de faire appel, à côté de l’Écriture Sainte, à la Tradition fixée par les papes et les conciles.
  • Le Concile décida que le texte authentique de l’Écriture serait la Vulgate de saint Jérôme (texte de l’AT et du NT traduit par saint Jérôme vers 400 après JC).
  • Le Concile réaffirma que l’homme est responsable de son salut. Il maintient les sept sacrements, la croyance au Purgatoire, l’invocation de la Vierge et des saints, le culte des reliques, la nécessité du célibat des prêtres, l’emploi du latin dans le culte.
  • Afin de réforme les abus des ministres du culte, il ordonna aux évêques de mener une vie édifiante et simple, de résider dans leur diocèse, de ne pas cumuler plusieurs bénéfices. Il décida que nul ne pouvait devenir prêtre avant 25 ans, et sans avoir fait de solides études dans les écoles de théologie appelées séminaires.
  • Sous l’influence des Jésuites, le Concile de Trente fut ultramontain, c’est-à-dire qu’il interdit aux princes de s’occuper des questions religieuses. Le Concile tenta enfin d’augmenter les pouvoirs du Saint-Siège sur toutes les Églises catholiques de la Chrétienté. Les rois de France, attachés au gallicanisme, acceptèrent les décisions qui fixaient le dogme, mais non celles qui diminuaient leurs droits sur le clergé.

(3) Catholicisme et protestantisme vers 1560

Vers 1560, sous le pontificat de Pie V (1566-1572), la Cour de Rome revenait à l’austérité. Partout dans le catholicisme, une ardente vie religieuse se développait. La lutte décisive commençait contre le protestantisme, tantôt par la seule prédication, tantôt par la force des armes. C’est en France que cette lutte va s’engager.

III. LES GUERRES DE RELIGION

(1) Les causes des guerres de religion

La mort d’Henri II (1559) fut suivie de 35 années de guerres civiles entre protestants et catholiques.

  • A la fin du règne d’Henri II, le calvinisme avait beaucoup progressé dans le royaume. Ses chefs étaient deux Bourbons – donc des princes de sang : Antoine de Bourbon devenu roi de Navarre (par son mariage avec Jeanne d’Albret, fille de Marguerite d’Angoulême) et son frère, le prince de Condé. A côté d’eux, un grand seigneur l’amiral de Coligny.
  • Du côté catholique, on trouvait le vieux connétable de Montmorency, et surtout deux membres de la famille lorraine des Guises établie en France : François de Guise célèbre pour sa défense de Metz et par la prise de Calais, et son frère le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims. Leur nièce était Marie Stuart, reine d’Ecosse, elle avait épousé le fils aîné d’Henri II, le futur roi François II.
  • La faiblesse des rois pendant cette période fut elle-même une cause de troubles. Trois fils d’Henri II se succédèrent sur le trône : François II, roi à quinze ans (1559-1560) ; Charles IX (1560-1574) roi à 10 ans, ce qui nécessita la régence de sa mère, Catherine de Médicis ; Henri III (1574-1589). Princes et seigneurs en profitèrent pour se disputer le pouvoir, et le roi, sans armée ni finances, devait céder au parti momentanément le plus puissant.

Le règne de François II

  • Pendant les quelques mois du règne de François II, les Guises (oncles de Marie Stuart) furent tout-puissants. Ils en profitèrent pour appliquer très sévèrement les édits contre les protestants. Les protestants répondirent par des complots, dont le plus célèbre fut la Conjuration d’Amboise (1560) : il s’agissait d’enlever François II pour le soustraire à l’influence du parti « papiste ». Le projet protestant échoua et la répression fut atroce.

La régence de Catherine de Médicis

  • A la mort de François II, Catherine de Médicis devint régente au nom de Charles IX. Dénuée de tout fanatisme religieux, elle aurait voulu faire vivre côte à côte papistes et huguenots. Catherine voulut imposer à ses sujets un régime de tolérance : elle supprima tous les édits lancés contre les hérétiques et accorda aux protestants, par l’édit de janvier 1562, le droit de célébrer publiquement leur culte dans les faubourgs des villes, et de le célébrer dans leur maison à l’intérieur des villes.
  • Les idées de tolérance étaient en réalité partagées par une minorité dans le royaume. Le fanatisme l’emportait. Le 1er mars 1562, le duc de Guise passant à Vassy en Champagne massacra une trentaine de protestants. Le massacre de Vassy déclencha la guerre civile.

(2) Les caractères des guerres de religion

Les 8 guerres de religion qui durent de 1562 à 1593 présentent quelques caractères communs :

  • La cruauté de massacres : massacres, pendaisons, assassinats firent plus de victimes que les batailles rangées.
  • Des deux côtés, on fit appel à l’étranger : les catholiques reçurent le secours du roi d’Espagne Philippe II ; les protestants reçurent le soutien d’Elisabeth reine d’Angleterre, de certains princes allemands et de cantons suisses. Les protestants livrèrent le Havre aux Anglais ; des catholiques pensèrent livrer la France aux Espagnols.
  • Dans l’ardeur de la lutte, l’autorité royale fut remise en cause. Seigneurs et villes s’affranchirent de toute sujétion.

(3) La lutte contre les protestants sous Charles X

  • De 1562 à 1570, trois guerres se déroulèrent au cours desquelles furent tués les principaux chefs des deux partis : Antoine de Bourbon et son frère Condé ; François de Guise fut assassiné près d’Orléans, le vieux connétable de Bourbon lui aussi fut assassiné.
  • En 1570, les calvinistes obtinrent des avantages considérables, Charles IX fit  entrer Coligny au Conseil des Affaires qui était désormais le chef des huguenots. Coligny, patriote ardent, brûlait de remplacer la guerre civile par une guerre contre l’Espagne.
  • Pour témoigner de la réconciliationd e tous les Français, Charles IX maria sa sœur avec Henri de Navarre, fils d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret.

(4) La Saint-Barthélémy

  • Catherine de Médicis, d’abord favorable à une guerre contre l’Espagne, en vit bientôt les dangers. Elle poussa Charles IX à y renoncer. D’ailleurs, elle en voulait à Coligny de trop accaparer le roi. Elle entendait conserver sur son fils l’influence qu’elle avait eue jusque-là, et continuer à gouverner sous son nom. Elle décida de faire assassiner Colignny.  Le 22 août 1572, le coup manqua et Coligny fut seulement blessé. Charles IX, furieux, jura de le venger. Catherine, affolée, ne vit qu’un moyen de ne pas être découverte, elle décida de faire assassiner tous les chefs protestants réunis à Paris pour le mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois. Catherine sut convaincre son fils que les chefs protestants complotaient contre lui. Charles IX céda. D’accord avec son frère, le futur Henri III, et avec Henri de Guise, fils de François de Guise, il prépara lui-même les tueries du lendemain.
  • Le massacre commença à Paris à l’aube du 24 août 1572. Coligny fut une des premières victimes. Sur l’ordre formel du roi, les massacres s’étendirent à toutes les grandes villes du royaume.

(5) Le règne d’Henri III

  • Au moment de la mort de Charles IX (1574), Henri II son frère était en Pologne où il venait d’être élu roi. Il revint aussitôt en France pour se faire sacrer sous le nom d’Henri III (1574-1589). La guerre civile continua.

L’édit de Beaulieu (1576)

  • Les protestants battirent les armées royales et contraignirent Henri III à leur concéder l’édit de Beaulieu en Touraine en 1576. Les huguenots recevaient le droit de célébrer leur culte dans toute la France, sauf à Paris, d’arriver à toutes les fonctions, d’occuper huit places fortes, et d’avoir dans chaque Parlement des chambres mi-parties où les juges étaient par moitié catholiques et protestants. Henri III désavouait la Saint-Barthélémy et réhabilitait les victimes. Le jeune Henri de Navarre était nommé gouverneur de la Guyenne, et un autre protestant était nommé gouverneur de la Picardie.

Formation de la Ligue

  • Beaucoup de catholiques jugèrent qu’Henri III trahissaient les intérêts du royaume et de la religion. Ils se groupèrent en associations réunies en une Ligue. Le chef de la Ligue était Henri de Guise, l’organisateur des massacres de la Saint-Barthélémy. Henri de Guise souhaitait l’union de la France avec le pape, le roi d’Espagne, et l’empereur pour rétablir le catholicisme dans toute l’Europe.

Mort du duc d’Alençon (1584)

  • En 1584, le duc d’Alençon mourut , désormais l’héritier légitime de la couronné était Henri de Navarre, un hérétique, bien plus un relaps. En effet, Henri de Navarre contraint d’abjurer sa foi protestante au lendemain de la Saint-Barthélémy était revenu au protestantisme.

Henri de Guise contre Henri III

  • Henri de Guise aspirait à remplacer Henri III. Ses amis affirmaient qu’en 987, c’était un prince lorrain, non Hugues Capet, qui aurait dû avoir la couronne de France. La famille lorraine des Guise était donc, disaient-ils, l’héritière légitime des Carolingiens.
  • Après entente avec Philippe II, Henri de Guise contraignit Henri III à interdire aux protestants l’exercice de leur culte, et à leur imposer l’abjuration dans les six mois sous peine d’exil. En même temps, il obtenait une bulle du pape qui déclarait Henri de Navarre déchu de tous ses droits à la couronne (1585). La guerre recommença et elle dura 8 années.
  • Guise vint à Paris malgré les ordres du roi, et il fut acclamé par une foule en délire. Quand le roi fut entrer ses troupes dans Paris, les Ligueurs s’écrièrent que le roi préparait « une Saint-Barthélémy des catholiques », les rues se dressèrent de barricades. Ce fut la Journée des barricades (1588). Henri III prit peur, il nomma son rival lieutenant général du royaume. Il s’humilia jusqu’à le supplier de calmer le peuple. Mais il résolut finalement de supprimer Guise, qui fut assassiné au château de Blois en décembre 1588.
  • Le lendemain de l’assassinat du duc de Guise, Paris était en pleine révolution. Un comité composé de délégués des 16 quartiers de la ville – le Conseil de Seize – prononça la déchéance d’Henri III et nomma lieutenant du royaume, le frère du défunt duc de Guise, le duc de Mayenne. Toutes les grandes villes de France en firent autant et le pape somma le roi de venir s’expliquer à Rome.
  • Henri III fit appel à Henri de Navarre pour sortir de la crise, leurs armées mirent le siège devant Paris. Mais peu après, Henri III fut poignardé par un moine fanatisé Jacques Clément (août 1589). C’était la revanche de la Ligue.

(6) Henri IV contre la Ligue et contre Philippe II

  • Avec la mort d’Henri II en 1589, s’éteignait la dysnastie des Valois. L’héritier du trône était Henri de Navarre, un Capétien de la branche des Bourbons. Il prit le nom d’Henri IV. La grande majorité des catholiques refusait de l’accepter comme roi. En vain, il affirma son intention de maintenir le catholicisme et il fit espérer sa conversion au catholicisme. Cette déclaration ne lui concilia pas les catholiques, et lui aliéna nombre de protestants. La défection de nombre de ses compagnons d’armes l’obligea à lever le siège de Paris. Il se retira en Normandie où il remporta la victoire d’Arques (1589). En 1590, il fut encore vainqueur à Ivry, près de Chartres. Mais devant Paris, il subit un nouvel échec. Alexandre Farnèse, un général de Philippe II, porta secours aux Parisiens, et Henri IV leva le siège.
  • Philippe II espérait placer sur le trône de France sa fille Isabelle, dont la mère était la fille d’Henri II. Quand, en 1592, la Ligue convoqua à Paris les États Généraux dans le dessein de nommer un nouveau roi catholique. En 1593, Henri IV ayant abjuré la cause de Philippe II était perdu. Henri IV fut sacré en février 1594, un mois plus tard il rentrait à Paris.
  • Il restait à Henri IV à se débarrasser des Espagnols : ils avaient envahi la Bourgogne, la Picardie, la Bretagne, et ils tenaient garnison dans de nombreuses villes. IL fallut encore trois années de guerre avant de conclure la paix de Vervins (1598), qui renouvelait purement et simplement les clauses du Cateau-Cambrésis.

(7) L’Edit de Nantes et la fin des guerres de religion

  • Tout en luttant contre Philippe II, Henri IV réglait la question religieuse. Henri IV parvint à faire accepter aux deux partis l’Edit de Nantes (1598). L’édit accordait aux protestants le droit de célébrer publiquement leur culte dans toutes les villes où on célébrait en 1597, et, en plus dans les faubourgs de deux localités par bailliage. Il leur accordait l’égalité avec les catholiques devant la loi, l’accès à tous les emplois, et admettait qu’il y eut dans quelques villes du royaume des « chambres mi-parties » (soit des tribunaux où l’on trouvait à la fois des juges catholiques et des juges protestants.

* Jean XXIII est fait cardinal de Florence après trois années en prison, il meurt en 1419. Son tombeau signé Donatello est érigé dans le baptistère du Dôme.

** Jean Hus était un partisan de John Wycliffe condamné pour avoir encouragé la traduction de la Bible en langue vernaculaire au XIVème siècle. Il mourut sur le bûcher en 1415 à Constance. Un siècle plus tard, Luther déclarait : « Nous sommes tous des hussites qui s’ignorent ».